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A la rencontre du RAEMH ... Direction Madrid, avec Caritas Espagne

11 Oct 2023








Dans cette série de podcasts, les membres du RAEMH nous parlent de leur organisation, de leur travail auprès des personnes en mobilité, et de leur vision du réseau. Bonne écoute !

 

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À la rencontre du RAEMH, le Réseau Afrique Europe pour la Mobilité Humaine. Un programme d’échanges et de réflexion autour de l'accueil et l'accompagnement des personnes en mobilité. Aujourd'hui… direction Madrid.

 

Je suis Maria, avocate de Caritas Española. Je travaille dans l'équipe de plaidoyer, sur les mobilités humaines. Je travaille à Madrid sur des questions qui sont assez importantes pour la mobilité humaine. La première est l'orientation juridique pour les personnes en mobilité, qui ont toujours des questions juridiques très importantes pour leur futur; et sur la question de plaidoyer, c'est-à-dire comment changer les lois pour qu'elles reconnaissent les droits des migrants.

 

Caritas Espagne...

On travaille en confédération. Nous sommes 70 diocèses et nous sommes dans toutes les paroisses d'Espagne. Donc nous avons donc pas mal de relais pour connaître la réalité très, très bien. Notre mission est d’accompagner les processus des personnes qui sont dans une situation vulnérable, les accompagner dans leur vie quotidienne, leurs problèmes quotidiens, mais aussi les accompagner pour transformer les structures et les raisons qui les poussent dans cette situation. Je dirais donc que fondamentalement, on ne fait pas que de l’assistance, mais nous essayons de renforcer et de construire la personne qui se trouve dans cette situation de détresse, de l'accompagner, d'être avec elle, mais aussi d'être avec elle en essayant de transformer les injustices qui les poussent à vivre dans ces situations.

 

Caritas Espagne et les mobilités humaines…

En Espagne, nous ne parlons pas de migration, mais de mobilité humaine. Selon nous, il s'agit d'une question plutôt transversale. Nous sommes parfois des pays de destination, parfois des pays de transit. Pour nous, la mobilité humaine est une question en évolution continus, toujours un peu circulaire. Nous soutenons les migrants comme nous soutenons le reste des personnes qui se trouvent dans une situation de détresse ou de besoin. Je crois que les principaux domaines qui nous préoccupent sont des questions juridiques. Une personne étrangère qui ne connaît pas très bien les coutumes, les procédures administratives, tout cela, nécessite un accompagnement spécial, différent de celui d'une autre personne qui n'est pas étrangère. C'est exactement la même chose que nous faisons avec une personne espagnole, mais avec le soutien ou l'aide dont elle a besoin.

Pour nous, cela n'a pas beaucoup de sens d'essayer de construire, de reconstruire une personne, sa vie, de l'accompagner tout au long de son parcours et de ne pas analyser l’ensemble des problèmes qu’elle a. Ainsi, au cours des dix dernières années, nous avons essayé de voir quels étaient les problèmes structurels de ces personnes, sur les politiques migratoires, les lois. En accompagnant les personnes, nous pouvons très bien voir quels sont les problèmes que posent les lois. Nous pouvons donc les identifier avec les personnes directement et nous pouvons également faire le plaidoyer auprès des politiciens à tous les niveaux, local, régional et national.

 

Le RAEMH

Pour moi, ce réseau a un sens très profond. Il y a deux choses qui sont très importantes. La question du travail horizontal. Nous faisons tous le même travail. Nous avons tous le même pied sur le terrain. Nous avons tous le visage de migrant sous les yeux. Nous connaissons donc tous très bien les problèmes. Nous pouvons donc les analyser et les partager. Nous avons des exemples concrets avec des personnes qui ont des yeux, des bouches, des nez. Grâce au travail de nos collègues qui sont dans le pays d'origine ou de transit, nous avons pu récupérer leurs documents originaux et les légaliser ici. Mais je pense aussi à la question du retour, qui est une question très épineuse pour nous et je pense aussi pour les pays d'origine. Il s'agit d'envoyer les personnes qui veulent retourner dans leur pays d'origine dans les meilleures conditions possibles, ce travail circulaire que les gouvernements nous poussent à faire dans des conditions que nous ne souhaitons parfois pas. Nous essayons de le faire différemment, et je pense que c'est une valeur très, très importante. Et pour le plaidoyer, le réseau est un nid d'informations qui est très important, parce que nos collègues peuvent nous dire directement ce qui se passe, même si le réseau ne fait pas de plaidoyer pour l'instant… mais qui sait ?